Japarov ordonne le rétablissement de la peine de mort pour les crimes graves commis contre les enfants et les femmes

Le président kirghize Sadyr Japarov a ordonné de rétablir la peine de mort pour les crimes pédophiles, ainsi que pour les viols de femmes suivis du meurtre de la victime, a annoncé le porte-parole du chef de l’État, Askat Alagozov.

« Le président a chargé le chef du service juridique de l’administration présidentielle, Murat Ukushev, de préparer des modifications législatives prévoyant des peines maximales pour les crimes contre les enfants, les jeunes filles et les femmes. Il s’agit notamment d’introduire la peine de mort pour le viol d’enfants, ainsi que pour le viol suivi du meurtre de femmes », a déclaré M. Alagozov.

Selon lui, M. Japarov a ainsi réagi à la nouvelle du meurtre d’une jeune femme de 17 ans, habitante de Karakol, qui a été violée et étranglée à la fin du mois de septembre. Le suspect a été arrêté à Bichkek. Il s’agit d’un homme né en 1984 et déjà condamné par la justice.

M. Japarov a déclaré que les crimes contre les enfants et les femmes ne devaient pas rester impunis, a ajouté M. Alagozov. Le président a pris l’affaire du meurtre de la jeune fille sous son contrôle personnel.

La veille, le 30 septembre, dans la section « Propositions des citoyens » du portail de discussion publique sur les projets de textes réglementaires du Kirghizistan, a été publié un appel à instaurer la peine de mort « comme mesure punitive exceptionnelle pour les crimes particulièrement graves contre la vie et l’intégrité sexuelle des mineurs ». Toutefois, selon l’auteur de la proposition, la peine capitale ne peut être appliquée aux femmes et aux mineurs.

ℹ️ Au Kirghizistan, la peine de mort a été abolie en 1998, lorsqu’un moratoire sur son application a été déclaré, mais les tribunaux ont encore longtemps continué à prononcer des condamnations à mort. La peine de mort a été effectivement abolie en 2007, lorsqu’elle a été remplacée par la réclusion à perpétuité. Auparavant, en 2006, la Constitution du Kirghizistan avait supprimé toute référence à la peine capitale, et en 2010, le pays avait ratifié le protocole international interdisant la peine de mort et s’engageant à ne pas y revenir à l’avenir. Pour la réintroduire, il faudrait modifier la Constitution du pays et organiser un référendum.

La demande de rétablissement de la peine de mort pour les pédophiles au Kirghizistan a été formulée à plusieurs reprises. Par exemple, en octobre 2022, par un groupe de députés du Jogorku Kenesh (le parlement du pays). Les défenseurs des droits de l’homme se sont opposés à la levée de l’interdiction de la peine de mort, estimant que sans un système judiciaire équitable et indépendant, son introduction serait prématurée et dangereuse.