Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU approuve un mécanisme d’enquête sur les violations des droits humains en Afghanistan

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Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a approuvé un mécanisme indépendant d’enquête sur les violations des droits humains en Afghanistan, a annoncé le service de presse de l’organisation.

La décision a été prise le 6 octobre lors d’une réunion du Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève, sans vote et sans objection de la part des États membres du Conseil.

Nasir Ahmad Andisha, ambassadeur de l’Afghanistan auprès des Nations unies à Genève, a qualifié la décision du Conseil des droits de l’homme d’étape historique.

« Cela signifie que la communauté internationale ne restera pas silencieuse face aux crimes. Cela ne laisse aucune possibilité à un pays de justifier son soutien aux talibans », a déclaré le diplomate, selon Khaama Press.

Ce mécanisme a été créé dans le cadre d’une résolution initiée par l’Union européenne et soutenue par une large coalition de pays de différentes régions et de différents blocs politiques. Son objectif est de documenter et d’enquêter de manière systématique sur les violations des droits de l’homme en Afghanistan depuis le retour au pouvoir du mouvement taliban en août 2021.

La résolution prévoit la collecte de preuves en vue d’éventuels procès futurs contre les personnes responsables de violations graves, notamment de torture, de détentions arbitraires et de persécutions fondées sur le sexe.

Le document accorde une attention particulière à la situation des femmes et des filles, auxquelles les talibans refusent systématiquement l’accès à l’éducation, aux soins de santé et à la liberté de circulation. Le Conseil qualifie ces actions de « persécution fondée sur le sexe », une forme de discrimination qui présente les caractéristiques d’un crime contre l’humanité. Le mécanisme examinera les actions des hauts dirigeants des talibans, des gouverneurs de province et des membres des forces de sécurité soupçonnés de mauvais traitements et de répressions.

La résolution prolonge également d’un an le mandat du rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme en Afghanistan, Richard Bennett. Il conservera ses pouvoirs de surveillance et de couverture médiatique de la situation, et recevra des ressources supplémentaires pour assurer la coordination avec le nouveau mécanisme. M. Bennett a déjà souligné à plusieurs reprises que les droits des femmes en Afghanistan subissaient « un recul sans précédent ».

Les organisations internationales de défense des droits humains, en particulier Human Rights Watch, ont salué la création du nouveau mécanisme, le qualifiant d’avancée significative vers la justice pour les victimes. HRW a souligné que cette résolution répondait aux appels lancés depuis de nombreuses années par des groupes de défense des droits humains afghans et internationaux afin de mettre fin à l’impunité systémique en Afghanistan. En août 2025, une coalition dirigée par le réseau afghan de défenseurs des droits humains HRD+, soutenue par 108 organisations afghanes et internationales, a relancé son appel en faveur de la création d’un mécanisme d’enquête, mettant ainsi fin à une campagne de quatre ans. Au cours de l’année précédente, des experts des Nations unies et des pays de différentes régions se sont joints à l’initiative.