Un Ouzbek ayant signé deux contrats avec l’armée russe condamné à trois ans de prison dans son pays

Un habitant du district de Bahmal, dans la province de Djizak en Ouzbékistan, ayant signé deux contrats avec le ministère russe de la Défense et ayant participé aux opérations militaires sur le territoire ukrainien, a été condamné à trois ans et un mois de prison ferme, rapporte Gazeta.uz en se référant aux documents du tribunal pénal du district de Gallaorol.

Le condamné « B. M. » avait précédemment servi dans les forces armées ouzbèkes : à partir de 2010, il était sous contrat dans une unité des forces de défense anti-aérienne de la province d’Andijan. Jusqu’en février 2018, il a travaillé comme chauffeur dans plusieurs unités militaires, avant de démissionner et de partir travailler à Moscou. En mai 2021, il est rentré chez lui, mais en mai 2023, il est reparti en Russie.

En juillet 2023, B. M. a répondu à une annonce de recrutement pour l’armée russe. Il a justifié cette décision par des difficultés financières dues à des retards de salaire et une baisse de l’activité dans le secteur du bâtiment. Après avoir signé son premier contrat, il a été envoyé dans une unité militaire près de Togliatti (région de Samara), où il a suivi trois mois de formation, incluant le maniement du fusil d’assaut AK-74. En octobre 2023, il a été envoyé dans le village de Mirnoïe dans la région de Louhansk, où il était chargé de livrer du carburant, de la nourriture et des vêtements. Selon ses dires, il n’a pas participé aux combats.

En mai 2024, l’Ouzbek a obtenu la citoyenneté russe. En juillet de la même année, son contrat a expiré et il a fait établir un passeport russe. Pour dissimuler sa participation à « l’opération militaire spéciale » déclarée par la Russie, il a rendu inutilisable son passeport ouzbek.

Pendant son service, B. M. percevait une solde mensuelle : 43 500 roubles (environ 450 €) pendant les six premiers mois, puis 210 000 roubles (environ 2200 €) pendant les six mois suivants. Avec cet argent, il a acheté un appartement de deux pièces dans le district de Douminitchi, dans la région de Kalouga.

À l’expiration de son premier contrat, il est retourné travailler dans le bâtiment à Moscou, mais en février 2025, confronté une nouvelle fois à une réduction du volume de travail, il a conclu un deuxième contrat avec le ministère de la Défense de la Fédération de Russie. Cette fois, il a été affecté à une unité militaire à Sébastopol, spécialisée dans la défense des forces navales. Il y a reçu des instructions sur la protection contre les drones ukrainiens. En mars 2025, invoquant des maux de dents, il est parti se soigner dans un hôpital militaire à Moscou, où il est resté presque un mois, avant de retourner en Ouzbékistan.

B. M. a été arrêté après qu’un habitant du district ait signalé aux autorités qu’il avait servi dans l’armée russe. L’enquête a révélé que pendant son service, B. M. avait reçu trois décorations : « Pour participation à des opérations militaires », « Pour bravoure » de deuxième classe et « Forces spéciales »..

Au procès, B. M. a pleinement reconnu sa culpabilité et exprimé des remords. Le tribunal a souligné que l’obtention de la nationalité d’un autre État ne libère pas un citoyen ouzbek de sa responsabilité pénale en vertu de la législation nationale. Lors du prononcé de la sentence, des circonstances atténuantes ont été prises en compte : l’aveu de culpabilité, quatre enfants et de parents âgés à charge.

La condamnation a été prononcée en vertu de la partie 1 de l’article 154 (« Mercenariat ») et de la partie 2 de l’article 228 (« Fabrication, falsification de documents, tampons, sceaux, formulaires, leur vente ou utilisation ») du Code pénal ouzbek. B. M. purgera sa peine dans une établissement pénitentiaire de régime général.