Le président de l’Ouzbékistan, Chavkat Mirzioïev, a annoncé le 21 octobre la création d’une « Alliance pour l’intelligence artificielle », lors d’une réunion par vidéoconférence consacrée au développement des technologies de l’intelligence artificielle (IA).
En s’appuyant sur l’expérience de pointe internationale, l’Alliance rassemblera les principales entreprises, banques, universités, entreprises publiques, ainsi que des experts étrangers et des compatriotes. Les principales missions de l’organisation seront de développer la coopération internationale, de promouvoir les programmes ouzbeks via des campagnes de relations publiques et d’assurer la participation des experts locaux à des expositions, forums et conférences internationales. L’Alliance devrait contribuer à atteindre l’objectif de figurer parmi les 50 premiers pays au monde en matière de développement de l’IA d’ici 2030.
Intervenant lors de la réunion, M. Mirzioïev a souligné que l’humanité entre dans « l’ère de l’intelligence artificielle » et que les technologies de l’IA pénètrent profondément tous les domaines de la vie. Si au début de l’année, le volume du marché mondial de l’IA était prévu à 15 000 milliards de dollars US d’ici 2030, les analystes anticipent désormais que ce chiffre dépassera 20 000 milliards. Le président a souligné que le potentiel de l’Ouzbékistan dans les services basés sur l’IA est estimé à 10 milliards de dollars US d’ici 2030 par les experts étrangers, dépassant largement l’objectif précédemment fixé de 1,5 milliard de dollars.
L’Ouzbékistan a déjà pris plusieurs mesures pour développer ce domaine : une Stratégie de développement de l’IA jusqu’en 2030 a été adoptée, un centre dédié a été créé au sein du Ministère des technologies numériques, et plus de 30 projets pilotes ont été lancés dans le pays. Ces mesures ont permis à la république de gagner 17 places dans l’indice international de préparation à l’adoption de l’IA, la classant 70e au monde et première en Asie centrale.
M. Mirzioïev a ordonné aux ministres, hakims (chefs de l’administration) et responsables de secteurs de consacrer un jour par semaine au développement de l’IA. Il a également ordonné la création du poste de conseiller du hakim pour la numérisation et l’intelligence artificielle dans les villes et districts, ainsi que la création de départements pour le développement de l’IA dans tous les ministères et hakimiyats. Ces départements auront pour mission de trouver des solutions à des problèmes tels que l’amélioration de l’efficacité du travail et de la qualité des services, la réduction des coûts superflus, de l’économie « cachée » et de la bureaucratie.
Des exemples concrets de mise en œuvre de l’IA ont été présentés lors de la réunion. Ainsi, un système de « Ville intelligente » basé sur l’intelligence artificielle a commencé à fonctionner dans la ville d’Urgench. Il intègre dans un centre de situation unifié tous les services urbains clés : des entreprises de services publics (électricité, gaz, eau) aux sociétés de transport, routières et de gestion des déchets. L’IA analyse les demandes reçues et aide à trouver rapidement des solutions globales. En conséquence, la « Ville intelligente » permet d’économiser 16 milliards de sums (environ 1,3 million de dollars) par an. Les hakims de tous les centres régionaux et districts ont reçu l’ordre d’adopter l’expérience d’Urgench d’ici la fin de l’année.
