Le président du Kirghizstan Sadyr Japarov s’est adressé à la population de la république, afin de faire le point sur trois questions d’actualité : l’électricité, la dette extérieure et intérieure, ainsi que le nouveau système d’obtention du permis de conduire. Le chef d’État a publié ses réflexions sur Facebook.
Le dirigeant de la république a commenté la décision de la société « Réseau électrique national du Kirghizstan » de proposer aux usagers un « forfait illimité », c’est-à-dire d’utiliser les ressources pratiquement sans restrictions, mais à un prix plus élevé.
M. Japarov a souligné que dans un contexte de pénurie d’électricité, cette initiative avait perdu de sa pertinence. Comme l’a noté le président, il a exprimé son mécontentement au ministre de l’Énergie, lui demandant de mettre fin au « forfait illimité » et d’assurer un accès égal des citoyens à l’électricité. Plusieurs autres fonctionnaires ont reçu des réprimandes, et le chef du service des ventes du « Réseau électrique national » a été licencié.
Selon le chef de l’État, jusqu’en 2020, la dette du secteur énergétique s’élevait à 137 milliards de somoni (1,4 milliard d’euros). Le système était au bord de la catastrophe, d’où l’obligation d’importer des ressources coûteuses et de les vendre à la population à un prix inférieur.
Mais aujourd’hui, grâce aux réformes et à l’éradication de la corruption, la dette est tombée à 25 milliards de somoni (250 millions d’euros). De plus, M. Japarov espère que dès l’année prochaine, le pays se débarrassera de sa dette, et qu’à partir de 2027, le système énergétique commencera pour la première fois à générer des bénéfices.
Par ailleurs, il a appelé les Kirghizes à économiser l’électricité afin de réduire le volume des importations. Le président a rappelé que les institutions publiques avaient reçu l’ordre d’éteindre les lumières et tous les appareils électriques le soir.
M. Japarov a noté, en évoquant les dettes du pays, qu’au cours des 30 dernières années, une somme considérable s’était accumulée, mais que les remboursements étaient progressivement effectués. Ainsi, entre 2020 et 2025, la république a consacré plus de 258 milliards de somoni (3 milliards d’euros) au remboursement de la dette publique, dont 170,5 milliards (1,7 milliard d’euros) pour la dette extérieure et environ 115 milliards de somoni (1,1 milliard d’euros) pour la dette intérieure.
Selon le président, il sera possible de résoudre complètement la question d’ici 2035, et ce sans difficultés majeures, grâce à la forte croissance économique et à la réalisation de projets d’investissement de grande envergure. Par exemple, la construction de la centrale hydroélectrique de Kambar-Ata, qui nécessite des investissements de 1,5 milliard de dollars. Ces fonds sont attirés sur 50 ans. Mais dans 7 à 8 ans, l’ouvrage générera des revenus, ce qui permettra de rembourser les prêts en 15 ans. La même chose concerne projet de chemin de fer Chine – Kirghizstan – Ouzbékistan, a ajouté le président.
Concernant la délivrance des permis de conduire, le chef de la république a déclaré qu’aujourd’hui, 90 % des permis étaient achetés. La majorité des automobilistes ne connaissent pas le code de la route et n’ont aucune notion du moteur, du démarreur ou d’autres éléments de la voiture. De plus, entre 2014 et 2020, le nombre de morts dans des accidents de la route a dépassé 6 000 personnes.
Tout cela a contraint les autorités à modifier le système, en abandonnant les auto-écoles privées et en augmentant la durée de formation.
« Pourquoi 14 mois ? Parce que, premièrement, les élèves de terminale commencent leur formation en septembre, et l’assimilation des informations dépend des caractéristiques liées à l’âge : il faut une année entière. […] On aborde des leçons pratiques : comment conduire sur une route glissante, ce à quoi il faut faire attention dans l’obscurité, les premiers gestes en cas de panne du véhicule, etc. », a expliqué M. Japarov.
Dans sa publication, le président a également évoqué des « groupes de personnes » qui incitent les citoyens et espèrent que quelque chose se produira lors des élections. Cependant, le chef de l’État a assuré la population que la direction du pays ne permettrait pas qu’un coup d’État ait lieu. Selon lui, il n’y a plus, aujourd’hui, de gouvernement faible. De plus, le peuple sait déjà qui il faut soutenir et qui doit être au pouvoir, a conclu M. Japarov.



