Les ministres des Affaires étrangères du Tadjikistan et de l’Afghanistan, Sirodjiddin Moukhriddine et Amir Khan Mouttaqi, ont conduit un entretien téléphonique le 2 décembre. Le thème principal était la perte de vies humaines à la frontière commune et les questions de sécurité, rapporte Pajhwok.
M. Mouttaqi a noté que, ces derniers temps, une atmosphère de confiance s’était formée entre Kaboul et Douchanbé dans divers domaines, mais que certains cercles tentaient de saper ce processus. Il a souligné l’importance des efforts conjoints pour maintenir la stabilité dans la région et a déclaré la pleine volonté de l’Afghanistan de renforcer la protection des frontières et de mener des enquêtes conjointes. Selon M. Mouttaqi, il est prêt à coordonner ce travail sur toutes les questions.
Sirodjiddin Moukhriddine a noté que Douchanbé était favorable à une interaction positive avec le gouvernement afghan. Il a condamné les activités des « groupes partisans » qui cherchent à nuire aux relations bilatérales.
Les ministres ont convenu de la nécessité de contacts réguliers entre les forces frontalières des deux pays et se sont mis d’accord pour créer des comités conjoints de coopération en matière de sécurité.
Les négociations ont été motivées par les récents incidents à la frontière tadjiko-afghane, qui ont fait cinq victimes parmi les citoyens chinois. Dans le premier cas, survenu le 26 novembre, trois employés de la société minière Shokhin SM ont été tués par une frappe de drone ; dans le second, le 30 novembre, deux employés de la société de construction routière China Road and Bridge Corporation ont été tués par des tirs venant du territoire afghan.
Le soir du 30 novembre, l’ambassadeur de Chine au Tadjikistan, Guo Zhijun, a tenu des négociations d’urgence avec le chef de la diplomatie tadjike et le vice-président du Comité d’État pour la sécurité nationale, au cours desquelles il a appelé à renforcer la protection des citoyens et des entreprises chinois. Le 1er décembre, l’ambassade de Chine a recommandé via WeChat aux entreprises chinoises, notamment celles impliquées dans l’extraction d’or, d’évacuer d’urgence leur personnel de la zone à risque, et a appelé leurs compatriotes à quitter les zones frontalières.
Le président du Tadjikistan, Emomali Rahmon, a condamné les attaques depuis le territoire afghan et a ordonné aux structures responsables de prendre des mesures efficaces pour régler la situation. De son côté, le gouvernement taliban a également condamné les attaques, les qualifiant de provocation, et a exprimé sa volonté de mener une enquête conjointe.