Le ministère des Affaires étrangères du Tadjikistan a officiellement démenti les informations selon lesquelles Douchanbé mènerait des négociations avec l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) concernant l’implication de militaires russes dans la protection de la frontière avec l’Afghanistan.
Le ministère a affirmé que ces informations étaient fausses et ne correspondaient pas à la réalité, soulignant que la diffusion de telles données induit en erreur la communauté internationale. La République prend elle-même un ensemble de mesures pour renforcer et sécuriser sa frontière nationale, a insisté le ministère des Affaires étrangères.
« La situation à la frontière nationale reste stable, et elle est entièrement sous le contrôle des autorités compétentes de la République du Tadjikistan », a assuré le ministère.
La réaction du ministère des Affaires étrangères fait suite à une publication de l’agence de presse Reuters, qui affirmait que les autorités tadjikes discutaient de la possibilité d’impliquer des militaires russes dans des patrouilles conjointes à la frontière tadjiko-afghane. L’agence s’est appuyée sur trois de ses sources au sein des structures de sécurité.
Après la déclaration officielle de la partie tadjike, Reuters a retiré son article. La raison du retrait est l’absence de preuves suffisantes confirmant les faits exposés dans la publication.
L’information sur l’intention des autorités tadjikes de faire appel à des militaires russes pour protéger la frontière avec l’Afghanistan est apparue dans le contexte d’incidents survenus fin novembre, qui ont fait cinq victimes parmi des citoyens chinois. Le 26 novembre, trois employés de la société Shokhin SM ont été tués par une frappe de drone, et le 30 novembre, deux employés de China Road and Bridge Corporation ont été tués par des tirs provenant du territoire afghan. L’ambassade de Chine a mené des négociations d’urgence avec les autorités tadjikes et a recommandé aux entreprises chinoises d’évacuer leur personnel des zones frontalières.
Le 2 décembre, les chefs des ministères des Affaires étrangères du Tadjikistan et de l’Afghanistan se sont mis d’accord sur la création de comités de sécurité conjoints et l’établissement de contacts réguliers entre les gardes-frontières. Les parties ont attribué la responsabilité des attaques à des « groupes partisans », cherchant à saper la confiance entre Kaboul et Douchanbé.