Le Turkménistan occupe la première place du classement des sites du secteur pétrolier et gazier où ont été enregistrées les émissions les plus importantes de méthane dans l’atmosphère. La liste correspondante a été publiée sur le site du projet Stop Methane, mis en œuvre par des experts de l’Université de Californie à Los Angeles (États-Unis).
Les analystes de l’organisation scientifique notent qu’ils ont établi le classement sur la base de données satellitaires obtenues entre le 1er janvier et le 12 novembre de cette année. L’étude inclut les gisements où, sur une période donnée, les niveaux d’émissions de méthane étaient les plus élevés.
Comme l’ont précisé les environnementalistes, la liste présente des sites avec des émissions de substances nocives comprises entre 3,7 et 10 tonnes par heure. Les sites industriels situés au Turkménistan, près des villes d’Esenguly et de Türkmenabat dans la province du Balkan, font partie de ceux qu’on retrouve le plus souvent sur cette liste.
Sur les 25 sites du classement, 17 sont situés dans cette république d’Asie centrale. Les experts soulignent que seuls quelques pays figurent dans la liste. Outre le Turkménistan, il s’agit du Venezuela, de l’Iran, du Pakistan et des États-Unis.
Les représentants de l’organisation Stop Methane indiquent que l’étude se base sur les observations de 3 000 traînées de méthane sur près de 2 000 sites du secteur pétrolier et gazier dans le monde entier. Les données ont été tirées d’un projet de surveillance des images prises par le satellite américain Tanager-1. Cet appareil enregistre les principaux sites de la planète où l’on extrait du pétrole et du gaz naturel.
Les experts ont également rappelé que les émissions de substances nocives contribuent de manière significative à la pollution atmosphérique et au réchauffement climatique. Par exemple, sur une année, une source qui rejette 5 tonnes de méthane par heure pollue l’atmosphère autant qu’un million de véhicules tout-terrain ou qu’une grande centrale à charbon.
Le problème des émissions de méthane au Turkménistan reste d’actualité depuis des décennies. Ainsi, dès 2019, des écologistes internationaux ont rendu publique une étude révélant que les fuites de méthane sur le gisement pétrolier et gazier de Korpedje, à l’ouest du pays, équivalaient à la pollution générée par un million de voitures.
Pourtant, les autorités du pays s’efforcent de lutter contre ce phénomène néfaste, annonçant périodiquement des progrès dans la réduction des émissions. En avril de cette année, lors du forum « L’Asie centrale face aux défis climatiques mondiaux : se consolider pour une prospérité commune », le président du Turkménistan Serdar Berdimuhamedow a indiqué que fin 2024 seulement, les émissions de méthane avaient été réduites de 11 %, dépassant ainsi l’objectif prévu.